L’Afrique compte 65 scale-ups, des start-ups ayant changé d'échelle au cours de leur processus de croissance pour atteindre une valorisation supérieure ou égale à 50 millions de dollars, selon un rapport publié le 21 septembre par le cabinet de conseil et de recherche spécialisé Startup Genome.
Intitulé « The ScaleUp Report : Discover what leads startups to successfully scale », le rapport précise que le terme scale-ups désigne entreprises innovantes déjà sortie du statut de jeune pousse mais qui, pour certaines, n’ont pas encore accédé au club très fermé des licornes (start-ups valorisées à un milliard de dollars ou plus).
En règle générale, les start-ups n’accèdent au rang de scale-up qu’après avoir confirmé leur modèle d’entreprise et opéré une transformation rapide à plusieurs niveaux : taux de croissance très élevés, importantes levées de fonds, large base clients, internationalisation, recrutements de talents, développement de nouveaux partenariats commerciaux, techniques ou financiers…
Alors que les caractéristiques de cette catégorie de start-ups diffèrent d’une région du monde à l’autre, Startup Genome a retenu une définition « simple, pratique et objective » pour les scale-up : les start-ups ayant une valorisation minimale de 50 millions de dollars.
Le rapport révèle que la majorité des scale-ups africaines sont concentrées dans les quatre pays du continent ayant les écosystèmes tech les plus développés : le Nigeria, l’Afrique du Sud, le Kenya et l’Egypte.
Avec 14 scale-ups chacun, le Nigeria et l’Afrique du Sud occupent ex-aequo le 35è rang mondial dans le classement des pays abritant le plus grand nombre de ces start-ups ayant réussi un changement d’échelle. Ces deux premières puissances économiques africaines sont talonnées par le Kenya qui occupe le 36è rang mondial avec 11 scale-ups. L’Egypte se positionne au 47è rang mondial avec 6 scale-ups.
L’expérience des fondateurs, un facteur déterminant dans la scalabilité
A l’échelle mondiale, le rapport recense 12 400 scale-ups. Cinq pays abritent plus de 80% de ces étoiles montantes de la scène tech mondiale : les États-Unis (7184 scale-ups), la Chine (1491), le Royaume-Uni (623), l’Inde (429) et le Canada (269).
La répartition des scale-ups par secteur d’activité montre que la majorité de ces entreprises rentables qui ont réussi à dépasser le niveau élémentaire expérimental de la start-up opèrent dans les domaines de la biopharmacie, des technologies financières, du marketing et du transport.
Le rapport souligne d’autre part que plusieurs facteurs peuvent aider les start-ups à accéder au statut de scale-ups. Il s’agit en premier lieu de l’expérience des fondateurs. Un tiers des scale-ups répertoriées à l’échelle mondiale ont été créées par des « serial-fondateurs », qui deviennent de plus en plus efficaces au fil de leurs projets.
De même, les fondateurs qui ont une expérience antérieure de l'hyper-croissance ont plus de chance de transformer leurs start-ups en scale-ups par rapport à ceux qui n’ont pas cette expérience.
Les fondateurs qui comptent sur des amis pour obtenir des fonds sont aussi plus susceptibles de transformer leurs jeunes pousses en scale-ups que ceux qui comptent sur leurs propres ressources financières ou celles de leur famille.
La connexion à des réseaux d’affaires internationaux (pairs, réseaux d’influence et structures de coaching, conseillers, etc.) permet également d’augmenter les chances d’accéder au rang de scale-up. Les start-ups qui développent un niveau élevé de connectivité mondiale ont 3,25 fois plus de chances de changer d’échelle que celles qui ont un faible niveau de connectivité.
Et last but not least, le rapport indique que les fondateurs qui souhaitent améliorer leurs chances de scalabilité doivent offrir des stock-options (options d'achat d'actions) à tous leurs employés.